Blablacar, Vente-privée, Criteo: un modèle de « licorne » made in France? – Challenges.fr
Pour répondre à cette question, Challenges avait réuni lors de son Sommet de l’Economie, Jacques-Antoine Granjon de Vente-privée, Frédéric Mazella de Blablacar ainsi que Jean-Baptiste Rudelle de Criteo.
Qu’est-ce qu’une « licorne » made in France? Qu’est-ce que ces entreprises de tech, dont la valorisation dépasse le milliard de dollars, ont de si particulier? Pour répondre à cette question, Challenges avait réuni sur scène les trois visages de cette espèce numérique qui relève encore de l’exception dans l’Hexagone.Jacques-Antoine Granjon, le fondateur de Vente-privée valorisée à 2,6 milliards d’euros a mis les pieds dans le plat: « d’abord une licorne, c’est un animal qui n’existe pas. On le voit autour de cette table, il n’y a pas une définition, mais différents modèles: un algorithme ultra-performant qui a fait ses preuves aux Etats-Unis (Criteo), un beau pari sur les usages de demain qui vient de lever 200 millions de dollars (Blablacar), un métier traditionnel comme le commerce qui se réinvente sur le web (Vente-privée) ».
Pourquoi les licornes françaises sont-elles si rares? « La taille du marché européen et français sont trop petits. Le problème, c’est la façon dont se construit l’Europe avec des langues différentes, des règles sociales et fiscales qui varient, alors que les Etats-Unis sont un marché plus global et unifié ». L’expansion de Vente-privée est concrètement limitée par les différences des marchés européens: elle réalise 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires en France contre seulement 100 millions en Allemagne. L’entreprise a essayé de s’implanter un temps à New-York, mais a reculé au bout de 18 mois: les marques américaines de vêtements ont une culture différente et n’ont pas besoin de plateformes en ligne pour écouler leurs stocks. Pire, pour grandir, il fallait en passer par des investissements réguliers et coûteux. « Vente-privée mise sur un modèle rentable depuis le début, un service qui pense aux consommateurs avant tout, pas à la valorisation », rappelle Granjon. Cette piste qui s’applique au e-commerce n’est pas celle choisie par les autres géants du web français.
Jean-Baptiste Rudelle, le fondateur de Critéo, l’a justement joué à l’américaine. Il raconte son histoire dans On m’avait dit que c’était impossible, publié en septembre dernier. « Dans le B to B, on ne peut pas se permettre de rester sur le marché français. La France pèse un peu plus de 5% dans notre chiffre d’affaires, ce qui est proportionnel de ce qu’elle pèse dans l’économie mondiale ». Une fois installé, il faut trouver un créneau que les entreprises américaines n’ont pas pris. « Google est …
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