La Silicon Valley frémit face à l’élection de Trump | High tech

9 novembre 2016
YesWeCo

 

Patriotisme économique, immigration : le programme du futur président est à l’opposé de ce qui a fait le succès des entreprises high-tech.

Dans la Silicon Valley, les tweets incrédules se sont multipliés mardi soir, alors que  Donald Trump devenait le 45e président des Etats-Unis . « Je ne peux pas me rappeler la dernière fois où je me suis senti si angoissé (…) Je voudrais me réveiller maintenant, s’il vous plaît », a écrit Sam Altman, le président de l’accélérateur Y Combinator sur le réseau social.

« Vous savez, ces moments où l’on regarde les autres pays en disant « oh, ils sont tarés ceux-là? ». Merde, c’est nous maintenant », a réagi Aaron Levie, le PDG de Box, l’entreprise de stockage dans le cloud.

 

Résidents d’une Californie qui a voté à plus de 60% pour Hillary Clinton et qui n’a pas élu un républicain depuis 1988, les patrons des entreprises high-tech n’avaient jamais imaginé qu’une victoire de Donald Trump soit réellement possible. Plusieurs figures de la Silicon Valley, comme Marc Benioff, le PDG de Salesforce, ont contribué massivement au financement de la campagne de la candidate démocrate.

Même Meg Whitman, la patronne républicaine d’HP, a décidé de soutenir Hillary Clinton, estimant que Donald Trump avait la trempe d’un Adolf Hitler ou d’un Benito Mussolini. Peter Thiel, le co-fondateur de PayPal et de Palantir est le seul à avoir osé soutenir le futur président des Etats-Unis. De quoi être considéré comme un paria par les autres patrons, Reid Hoffman, le patron de Netflix, allant jusqu’à questionner sa santé mentale…

« Désastre pour l’innovation »

Il faut dire que les ingrédients du succès de la Silicon Valley sont à l’opposé des revendications de Donald Trump – et que l’industrie frémit donc des conséquences de son élection. En juillet dernier, 140 leaders de la Silicon Valley avaient signé une lettre ouverte où ils qualifiaient la possible victoire du candidat de « désastre pour l’innovation ».

Le patriotisme économique de Donald Trump, reposant en partie sur la relocalisation des usines aux Etats-Unis, se heurte à la production en Chine d’une grande partie des produits high-tech.  Le futur président s’est directement attaqué à Apple en janvier dernier, assurant qu’il obligerait la firme à la pomme à relocaliser sa production d »ordinateurs et autres gagdets » sur le sol américain.

Un mois plus tard, il s’en prenait à nouveau au fabriquant d’iPhone, critiquant son refus d’obéir au FBI pour l’aider à déchiffrer le téléphone d’un terroriste. Donald Trump a également attaqué le PDG d’Amazon, Jeff Bezos, lui reprochant d’utiliser le « Washington Post », le quotidien qu’il a racheté, pour bénéficier des faveurs des politiques en matière fiscale et de concurrence.

Plus de la moitié des « licornes » ont été fondées par des immigrés

L’autre point d’achoppement majeur avec la Silicon Valley est l’immigration : alors que la tech voit dans la diversité ethnique de ses salariés l’une des clés de son succès, Donald Trump milite pour une plus grande fermeture des frontières. Plus de la moitié des « licornes », ces sociétés non cotées valorisée plus d’un milliard de dollars, ont été fondées par des immigrés, selon une étude de la National Foundation for American Policy de mars dernier.

Les « GAFA » reposent sur une importante main-d’oeuvre étrangère pour combler le manque d’Américains diplômés en informatique. Alors que Marc Zuckerberg, le PDG de Facebook, milite pour l’augmentation des visas H-1B (pour les travailleurs très qualifiés), actuellement limités à 65.000 par an, Donald Trump veut diminuer leur nombre pour donner la priorité à l’embauche des Américains.

Certains entrepreneurs ont si peur que certains envisagent carrément une sécession de la Californie. Shervan Pishevar, l’une des figures du capital-risque dans la Silicon Valley, co-fondateur d’Hyperloop One, a ainsi annoncé sur Twitter qu’il lançait une campagne pour créer une « nation indépendante ». Les partisans de ce #Calexit se retrouvent demain à Sacramento, devant le Parlement californien.

 

Source : La Silicon Valley frémit face à l’élection de Trump, High tech

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