Entre Yo et Snapchat, Peach évitera-t-il le cimetière des réseaux sociaux oubliés ?
Depuis quelques jours, la sphère technophile d’Internet s’amuse à envoyer des gâteaux, des anneaux ou des GIF, s’essaie à gros doigts au dessin et en fait part sur Twitter. Leur « jouet » du moment ? Une nouvelle application – réservée pour l’instant aux utilisateurs d’iPhone – nommée Peach. Ce réseau social pour les « cool kids » d’Internet (même leur site est peach.cool) condense les fonctionnalités de plusieurs de ses concurrents, à commencer par Twitter, Facebook et Snapchat.
Tout juste âgée de… trois jours ce lundi 11 janvier, Peach est déjà auréolée d’une réputation que de nombreuses applications pourraient lui envier. Comme le résume le site Re/Code, « régulièrement, une nouvelle appli débarque dans le monde techno et fait plus de bruit qu’une vidéo de Beyoncé ». Outre le fait qu’une de ses fonctionnalités permette de mettre la bague au doigt de ses contacts, comme le chante la star, Peach, comme de nombreuses applications avant elle, bénéficie d’un lancement très visible.
Avec des outils existant sur d’autres réseaux sociaux, mais avec l’attrait de la nouveauté et un joli « emballage » en sus, Peach ne sort pas de nulle part. L’entreprise a été fondée par Dom Hofmann, cofondateur du réseau social de partage de vidéos Vine, l’un des derniers « nouveaux réseaux sociaux » à s’être fait une place au soleil – bien aidé en cela par son rachat par Twitter en 2013. Et si l’on peut la faire rentrer dans le cadre des YAMA (« Yet Another Messaging App », encore une autre appli de messagerie), elle utilise au maximum les ressources disponibles, en absorbant les meilleures fonctionnalités de ses concurrents et celles des téléphones sur lesquelles elle est installée.
Comme Instagram à ses débuts, ou encore Vine et surtout Snapchat, Peach est une plateforme fermée. Vous ne pouvez pas vous connecter depuis un ordinateur et votre profil n’a pas d’URL. De même, pour le moment, impossible de partager vos posts sur d’autres réseaux sociaux : s’il y a bien une option « share », elle propose uniquement de copier vos posts sur un… SMS, qui ajoutera au message un lien vers le site de l’application.
Des emprunts, de Yo à Snapchat
Si l’on doit résumer l’usage de Peach en quelques mots et après l’avoir testé un week-end durant, il s’agit d’une application de messagerie permettant de poster des statuts comprenant du texte, des images (animées ou non), de commenter les posts de ses amis et de leur envoyer d’étranges emojis, comme des « cakes » (gâteaux), des « waves » (saluts) ou autres joyeuseries. Cette fonction, absolument gratuite et sans intérêt autre que de signaler sa présence à l’autre, est une sorte de « poke » de Facebook revisité et amélioré. Et reprend les codes de Yo, l’application qui, en 2014, a fait un carton éphémère en proposant à ses utilisateurs de s’envoyer (uniquement) des « yo ! ».
De Slack, la plate-forme de communication collaborative permettant à ses utilisateurs de travailler en groupe en temps réel, Peach reprend des fonctions pratiques, ici nommées « mots magiques ». En commençant à taper certains mots, comme « d » pour draw, « g » pour GIF, ou « s » pour song, vous ouvrirez un éditeur qui vous permettra, suivant le mot-clé choisi, de dessiner (comme sur Snapchat), d’ouvrir le moteur de recherche de GIF, Giphy, de reconnaître la musique que vous écoutez (comme Shazam) ou de publier le nombre de pas que vous avez fait dans la journée (oui, votre iPhone les recense au quotidien).
Impossible pour un nouveau réseau social en 2016 de faire l’impasse sur le partage d’images. Aussi, Peach emprunte-t-il à Snapchat (et à Vine) les vidéos de quelques secondes tournant en boucle et ajoute une sorte de photomaton enchaînant quatre clichés rapides. Et les GIF sont largement mis en avant.
Tube éphémère ou futur hit ?
Comme sur Facebook, Peach propose d’être « ami » avec les autres utilisateurs, terme bien plus parlant que les « followers » de Twitter. Et l’on peut « liker » les posts des utilisateurs (par défaut un profil est visible par les amis de ses amis) ainsi que les commentaires. Il est aussi possible de poster des liens, et si vous ne savez pas quoi écrire, Peach vous propose un amusant (et absurde) exercice d’écriture automatique. Parmi les points un peu particuliers de l’application, les mots-clés ne sont pas gérés par Peach, et sur la timeline, seuls 31 signes des posts apparaissent.
Peach est-elle le tube du moment ou un futur hit mondial ? On ne compte plus les réseaux sociaux présentés un temps comme les « futurs Facebook ». Reste à savoir si Peach connaîtra le sort des superstars Instagram, Twitter ou Vine, ou connaîtra une gloire éphémère à la manière des Yo, Plurk ou Ello, vivotant tant bien que mal dans le cimetière des réseaux sociaux.
Source : Entre Yo et Snapchat, Peach évitera-t-il le cimetière des réseaux sociaux oubliés ?