Covoit’ici peut-il (enfin) faire décoller le covoiturage de proximité ? -L’USINE DIGITALE

18 avril 2016
YesWeCo

Covoit’ici peut-il (enfin) faire décoller le covoiturage de proximité ?

Le covoiturage courte distance n’a jamais décollé en France. La start-up Ecov se dit prête à relever le défi, en activant une carte maîtresse : une infrastructure adaptée avec du mobilier urbain connecté. Une expérimentation est lancée dans le nord-est de la région parisienne.

Si le covoiturage longue distance a explosé avec le formidable succès de Blablacar, le partage de trajets courts et quotidiens ne décolle pas en France. Plusieurs collectivités et entreprises, qui avaient développé ces dernières années des plates-formes de mises en relation de leurs administrés et salariés, y ont pour la plupart renoncé.

Des millions de véhicules roulent pourtant à vide, chaque jour, sur les routes de France, notamment pour les trajets domicile / travail. Mais conducteurs et passagers ne veulent pas se retrouver dépendants les uns des autres pour leurs trajets de tous les jours. « Ce système une rigidité très forte, antinomique avec la mobilité de proximité« , juge Thomas Matagne, fondateur de la start-up Ecov.

Liberté pour les conducteurs

Pour libérer les conducteurs des contraintes qui les empêchent de partager les places vides de leur véhicule, cette jeune pousse a imaginé une nouvelle façon d’aborder le covoiturage. Elle déploie des stations de covoiturage connectées dans les zones périurbaines et rurales, en partenariat avec les collectivités. On y trouve des bornes (développées par le leader français du parcmètre Parkeon) qui permettent aux passagers d’effectuer une demande de trajet. « Il leur suffit de posséder un téléphone mobile et une carte bleue pour s’inscrire« , précise le fondateur de la société.

L’information est aussitôt diffusée sur internet, et sur un panneau à affichage variable installé en amont sur la route.

Le passager reçoit alors une estimation du coût du partage des frais kilomètres (12 centimes du kilomètre, avec 60 centimes minimum, en plus d’un abonnement fixe d’1,99 euro par mois) et une estimation du temps d’attente. « Nous la réalisons grâce à un modèle mathématique basé sur le flux moyen de voiture qui passe devant la station à cette heure-ci« , révèle Thomas Matagne.

Si un conducteur s’arrête, le passager lui remet un ticket imprimé sur la borne de covoiturage qui lui permettra de recevoir son paiement.

transport à la demande… par des conducteurs particuliers

Il s’agit donc d’un service de transport à la demande, non pas via des bus ou taxis (les zones visées sont très peu desservies par les transports collectifs) mais via des conducteurs individuels, sur leurs trajets de tous les jours.

Cette solution, baptisée « Covoit’ici« commence à séduire les collectivités locales. Une expérimentation de 24 à 36 mois a été lancée en novembre 2015 dans le parc naturel régional du Vexin, au nord-est de Paris, avec le soutien du conseil général de l’Oise, du conseil régional et de la Communauté urbaine Grand Paris Seine Oise. Vingt stations doivent être installées avant l’été. Chacune coûte environ 35 000 euros, soit l’équivalent d’une station Velib.

Ce n’est pas le seul point commun avec le système de partage de vélos en libre-service parisien, puisque Ecov a adopté le même business model (mais sans publicité). « Nous voulons être un service public de mobilité innovant à destination des collectivités et éventuellement des entreprises. Nous installons et exploitons les stations, comme JCdecaux le fait avec du Velib« , résume Thomas Matagne.

La start-up basée à Saint-Denis compte cinq salariés dont ses deux co-fondateurs. Elle espère signer d’autres contrats avec des collectivités et entreprises dans les prochains mois. La start-up dispose du label « qualité ESS » et entend jouer un vrai rôle social en développant la mobilité dans les zones isolées.

Source : Covoit’ici peut-il (enfin) faire décoller le covoiturage de proximité ?

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